A Douala, les vacances riment avec les petits commerces

 
Les rues, les marchés et autres lieux de grande fréquentation abondent de jeunes commerçants qui bravent des intempéries pour écouler leurs marchandises en cette période de vacance.




Le petit commerce est l’activité la plus prisée par les jeunes pendant cette période estivale. Ils arpentent les différents couloirs de la ville tous les jours à la recherche de potentiels acheteurs. Nouboudem Ornel, fait partie de ces commerçants ambulants. Rencontré lundi au carrefour Ndokoti, le jeune garçon en classe de 4ème dans un lycée de la place tient un plateau à moitié rempli d’arachides bouillis sur la tête et un sac accroché à son dos. « Arachides arachides ... » lance-t-il en faufilant parmi les véhicules. Avant d’arriver à ce carrefour, il a eu à parcourir plusieurs kilomètres à pied. « J’habite le quartier Deido et quand je sors de la maison le matin, je parcours plusieurs autres quartiers. Comme ce matin, je suis passé par Bepanda, Ange Raphaël avant d’arriver ici » a-t-il déclaré.

Etant à sa deuxième année d’expérience, le jeune dit avoir choisi la vente d’arachides parce que c’est une activité bien rentable « pour un seau acheté à 4000 CFA ou 4500 CFA, après-vente je peux m’en   sortir avec 4 à 5 milles Francs de bénéfice surtout si c’est de la bonne qualité ». Il nous confie avoir choisi cette activité pour aider ses parents à préparer sa rentrée scolaire. Pour les mêmes raisons, le jeune Kevin quant à lui a opté pour la vente des bonbons, chewing gums, cigarettes entres autres. Il nous fait savoir que ses principaux clients se trouvent dans les agences de voyage, marchés et surtout dans les débits de boisson.


A côté de ces jeunes commerçants ambulants, se trouvent des vendeurs à la sauvette. Njoya Abia Aziz est un vendeur d’habits. L’étudiant de deuxième année Biochimie à l’Université de Douala, s’est trouvé un petit emplacement depuis fin juin au carrefour Ndokoti ou il a étalé les vêtements. Toujours debout, il apostrophe tous les passants pour leur présenter des pantalons jeans et aussi des tee-shirts. Pour réussir dans ce marché à forte concurrence, il faut surtout avoir un franc parlé afin d’attirer de potentiels clients « il y a beaucoup de vendeurs d’habits ici. Et pour parvenir à vendre, il faut savoir séduire les clients. ça peut être avec la politesse ou alors un ton humoristique, ça dépend ».
Malgré cette concurrence, Njoya Abia parvient à faire de bonnes affaires même s’il préfère ne pas dévoiler la somme qu’il gagne. « Si ça ne donnait pas, on ne devrait pas être là tous les jours… ça marche ». Loin de préparer sa rentrée académique, le natif de l’ouest nous confie qu’il met aussi de temps en temps la main dans la poche pour booster l’économie familiale pendant ces vacances. « Avec des petits frères et des vacanciers qui sont à la maison, je sais que ce n’est pas facile pour mes parents. Donc souvent je donne la ration pour permettre à papa de se reposer un peu ».


Toutefois, ces activités ne se font pas sans risques. En cette période de pluie, ces commerçants font face aux intempéries. Ce qui freine généralement leurs activités. Ils déplorent aussi la malhonnêteté de certains clients. Selon Ornel, certains mangent souvent ses arachides et refusent de payer. Malgré ces obstacles, ces jeunes commerçants ne désespèrent pas. Ils sont déterminés d’aller jusqu’au bout afin de collecter la somme d’argent nécessaire pour leur scolarisation.


                                                                                                                              Yanick Bezang

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