En
prélude à la 52ème édition de la fête de la jeunesse, l’institut universitaire
du golfe de guinée a organisé le mardi 06 février 2018 une conférence débat. C’était
au campus B ISTA (Institut Supérieur des Technologies Avancées) dans le cadre
des journées portes ouvertes. Plusieurs élèves et étudiants ont honoré à ce
rendez-vous très instructifs.
15 heures passées de 16
minutes, mardi 6 février à l’amphi 700 de l’institut universitaire du golfe de
guinée. Ils apparaissent en fin sur scène : démarche souple, sourire
éclatant. C’est Cédric NOUFELE (Modérateur), Abel Elimby Lobe,
Paul Mahel, Nino NJOPKOU, tous co-panélistes, Louis Marie DJAMBOU
(Fondateur de l’IUG) et Ismaël NLEND (Bibliothécaire à l’IUG) en chair et en os.
Mais le retard des deux autres invités Hervé Emmanuel NKOM et Martial De BISSOG
se fait ressentir.
Tous ces hommes,
influenceurs d’opinion ont accepté de parler devant quelques 2000 milles jeunes de la région du littoral sous
invitation de Louis Marie NDJAMBOU ; président de l’IUG. Applaudissement
massifs et même d’emblée ovation debout de la part d’une audience conquise
d’avance. D’habitude, les jeunes ne supportent pas vraiment d’attendre.
Convoqués dès 14h, ils ont pourtant patienté de bonne grâce jusqu’à
l’apparition des grands hommes. D’abord en assistant à la projection
cinématographique de certaines œuvres littéraires aux programmes en classe de
terminale et aussi en visitant les différents stands d’expositions.
« Le
Paradis C’est Chez Nous »
15h16, enfin… Louis
Marie DJAMBOU ! Sur le thème de la conférence «Jeunesse, Emigration et Construction Nationale». Près de 7 minutes
de remarques introductives (avec le mot de bienvenue adressé à tous ceux qui
ont répondu présents, l’explication sur le choix stratégique du thème qui a
trait sur l’actualité).
Paul Mahel, journaliste
et leader d’opinion est le premier à
s’exprimer. Comme un bon pédagogue, il a commencé par expliquer les concepts
d’émigration (le fait de quitter son pays pour aller s’établir dans un autre)
et d’immigration (le fait de venir dans un pays dont on n’est pas originaire,
pour s’y établir). Selon l’ex journaliste de Vox Africa, il existe 3 types d’immigrations :
« forcée [qui existait au temps
de la colonisation], l’immigration
choisie et l’immigration clandestine».
Le dernier type qui fait aujourd’hui passer de vie à trépas en mer plus d’un millier de jeunes africains
en général et du Cameroun en particulier
est dû au fait que ces derniers soient focalisés sur le mythe d’un eldorado
européen. Paul Mahel a aussi souligné l’influence des réseaux sociaux qui
attisent le « le goût des jeunes
pour une vie confortable en Europe». Pour éradiquer ce phénomène alarmant
les médias doivent jouer un rôle fondamental en vendant l’image de nos pays, en montrant
aux jeunes les différentes richesses donc regorgent le Cameroun car : « le paradis c’est chez nous».
Jeunesse
et développement
Hervé Emmanuel NKOM,
banquier et homme politique s’est prononcé sur la participation des jeunes au développement économique du
Cameroun.
Selon lui, ces deniers doivent
œuvrer chaque jour au quotidien sans beaucoup attendre de l’Etat. Cela passe
par la création des valeurs, des richesses et aussi par l’élévation du niveau
de vie des populations. La condition pour y arriver repose sur l’éducation à tous les
niveaux : « il faut que les
jeunes soient biens formés dans les institutions biens organisées comme à L’Institut
Universitaire du Golfe de Guinée et qu’ils aient des formations
pluridisciplinaires qui répondent à
l’économie de leurs pays... Pour cela, il faut que les universités ou les lieux
de formation ne soient pas éloignés des entreprises. » Ce qui permettra justement à ces jeunes de
toucher du doigt les réalités du monde de
l’emploi. Son allocution se résume donc sur la nécessite pour les jeunes de se
lancer dans l’innovation, d’être déterminés, optimistes, d’avoir un bon projet
académique, professionnel ce qui fera d’eux des acteurs conscients et
dynamiques.
Réussir
en restant au Cameroun
Nino NJOPKOU, troisième
intervenant est prometteur de kerewa.com, une start-up basée dans des petites
annonces. «Ô combien crucial les jeunes
peuvent-ils réussir au Cameroun». Le
bon orateur commence son exposé par des interrogations : qui est un
jeune ? (c’est celui dont l’âge se situe entre 15 et 35 ans). Qu’est-ce
que la réussite ? A quel moment est-ce qu’on peut estimer qu’un autre a
réussi? Selon ce jeune ingénieur et informaticien, avoir de l’argent n’est pas
la seule façon de réussir : « on
peut se dire avoir réussi après une découverte ou aussi après avoir obtenu un
prix Nobel de la paix.»
Cette réussite ne
s’acquiert pas un grand matin. Tout commence par un objectif que l’on se fixe
dans la vie ou d’un projet que l’on entreprend. Cette dernière peut également
connaître plusieurs phases telles que les ralentissements, l’échec à certains
niveaux. Pour bien étayer ses propos, Nino NJOPKOU a retracé l’histoire de sa
plateforme qui a ses débuts en 2009 était vouée à plusieurs échecs. Mais étant
optimiste et déterminé il a tenu le coup au point où sa Start-up kerewa.com a
réussi à glaner plus de 1 millions de Dollars à l’international soit environ 50 000 000 de FCFA pour le
développement de ses activités liées aux petites annonces. Comme quoi, l’échec
n’est pas la fin d’une aventure que l’on démarre.
Jeunesse et vie politique
Abel
ELIMBY LOBE, leader d’opinion était le quatrième exposant. Son exposé était axé
sur « l’engagement des jeunes sur la
perspective de l’émergence ».
De prime abord, il a commencé par définir et établir la différence entre les
concepts institutions publiques et institutions politiques. Il a présenté la
vie politique comme étant un domaine dont nul ne peut se passer, surtout les
jeunes qui sont considérés comme « fer
de lance de la nation ». Parlant donc de la participation des jeunes à
la vie politique, ELIMBY LOBE a montré que cela a bel et bien existé dans le
passé. Pour bien étayer son propos, il a retracé les parcours politiques
d’Ahmadou AHIDJO et du Président Paul BIYA qui se sont lancés très jeunes dans
la politique ; «Comme les milieux
économiques ont besoin de vous, la fonction se construit aussi par les
jeunes » a-t-il déclaré. Cette construction passe d’abord par le
développement du milieu de vie de tout un chacun avec la participation des
jeunes aux investissements humains et aux mouvements de sensibilisation sur
certains fléaux qui minent la société. Et plus, les jeunes résistent aux
sirènes de l’immigration, plus on a besoin de leur partition pour l’émergence
du Cameroun : « On a besoin des
conseillers municipaux, l’âge c’est 20 ans, on a besoin des députés, de présidents
de la République comme vous, on en a déjà eu et demain on en aura encore besoin »,
a-t-il conclu.
« Je suis candidat à l’élection Présidentielle ».
Le
leadership jeune :
Martial De BISSOG, Journaliste, éditorialiste et écrivain était le dernier à intervenir. Il s’est voulu bref et concis : « je ne vais pas faire de discours… je suis candidat à l’élection présidentielle ». C’était également une occasion pour l’homme politique de rappeler aux jeunes qu’ils sont les acteurs de leur vie : « N’écoutez pas les discours malsains que les hommes politiques font au Cameroun depuis des années. Ils vous disent quelque chose et son contraire ; avançons, mais n’avancez pas, restez sur place mais ne bougez pas… Le Cameroun ne changera pas si vous ne faites pas votre propre révolution ».
Ensuite, on s’est prêté au jeu de questions-réponses.
Les jeunes ont communié avec les panélistes en leur posant des questions dans
n’importe quel domaine. Et au sortir de là, ils étaient tous satisfaits. « Je suis très content parce que j’ai
bien formulé ma question et j’ai également eu la réponse ; donc c’est un
sentiment de satisfaction qui m’anime », lance un étudiant dans les
coulisses.
Au
finish, l’ambiance était bonne en fond malgré les divergences de pensées,
malgré les différentes chapelles politiques, tous les panélistes se sont
entendus sur la nécessité de voir les jeunes prendre leur destin en main.
Yanick
BEZANG
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